Comment doper la recherche en France ?

Sujets portant sur la physique, l'astronomie, etc.

Moderators: Epistéo, Sylvène

Comment doper la recherche en France ?

Postby Epistéo » Sun Jul 15, 2007 6:57 pm

La France est confrontée a un problème structurel majeur : Nos plus brillants scientifiques ont une tendance assez surprenante a émigrer a l’étranger. Il ne s’agit pourtant pas essentiellement de rémunération, car après quelques années, on les voit souvent revenir sur leur sol natal (et oui, il fait bon vivre en France !).

Le problème fondamental en effet est plus profond que la simple rémunération, qui ne fait que cristalliser les divers points de blocages sur lesquels nos divers « inventeurs » se cassent régulièrement les dents…

Quand on y réfléchit, il est vrai que quelques points tournent autours de l’argent : les premières recherches coûtent cher et ne sont que rarement financées, le brevet est souvent hors de portée du grand public, et a cause du problème précédent, une idée qui arrive au brevet n’est pas toujours une bonne idée…, la réalisation des prototypes de démonstration, ou de présérie est souvent inabordable sauf pour quelques industriels, et les labos publics sont souvent confronté a l’abandon pur et simple de l’invention a un industriel… Ensuite l’industrialisation elle-même et la commercialisation ne sont plus du ressort du chercheur qui, lorsqu’il arrive enfin a un tel stade malgré toutes les barrières financières et ou administratives, est bien souvent très déçu du partenariat ou des royalties qui lui sont « généreusement » consenties…

C’est le parcours du combattant. Certains, bien entraînés, ou entouré d’une équipe ad-oc s’en sortent très bien ! Mais la plupart échouent…

Tout le monde le sait et le dis tout bas… certains critiquent la politique du CNRS (qui il faut le dire est en cours d’évolution) ou d’autres organismes Publics, le fait aussi qu’un employé doivent abandonner a son employeur une invention éventuelle est parfois une autre blocage pour avancer, ou la difficulté du brevet, qui est souvent rejeté pour des défauts de présentation, alors que de nombreux brevets sont accordés alors même qu’une simple lecture permet de comprendre que l’idée est irréalisable !

La critique est toujours aisée ! Mais personne n’oserait proposer une solution constructive globale : elle serait nécessairement inconvenante, puisque remettant en cause les institutions existantes !

Permettez moi ici de me laisser aller a faire fi des conventions et veuillez accepter de lire la suite avec l’esprit ouvert, ainsi que vous pourriez le faire en ouvrant un livre de Science-fiction pure. Qui sait, peut être ai-je des chromosomes Asimoviens ? Laissez moi donc vous présenter un monde qui n’existe pas, un monde onirique, ou les inventeurs arrivent à se sentir heureux de concrétiser leurs recherches pour leur pays !

Revenant de ce monde étrange ou j’ai récemment effectué un reportage, je vous en livre ici le détail :



Voyage au pays Onirique du paradis des inventeurs.
Par FJD, grand reporter pour l’Automate Intelligent

Dans cet état, la politique concernant la recherche était fort différente de nos contrées. C’est quelque chose qui m’a frappé aussitôt que je suis arrivé En effet les statistiques de brevets étaient proprement incroyables : tout d’abord, il n’était pratiquement JAMAIS déposé de brevet pour des idées farfelues ou irréalisables, ce qui en soit était déjà un exploit, et d’autre part, le nombre de brevet par habitant y dépassait TOUTES les normes connues actuellement sur terre.

J’ai donc décidé d’enquêter auprès des institutions et tout d’abord, je me suis rendu a l’office des brevets, afin d’y contrôler les statistiques publiées. Rien ne vaut en effet de se rendre compte par soi même, car la confiance est quelque chose qui se gagne…

J’ai puisé au hasard environ un millier de brevets répartis sur les 100 dernières années, dans des domaines ou je savais pouvoir aisément comprendre la technicité employée, et avoir une maîtrise suffisamment avancé du sujet pour ne pas me faire bluffer par d’habiles prestidigitateurs…

Après les avoir parcouru, je suis rapidement parvenu a une conclusion très surprenante : Quelques années en arrière, les statistiques étaient tout a fait comparables a toutes celles connues chez nous et totalement insignifiantes. Puis brutalement une fulgurante modification c’était opérée.

J’ai immédiatement posé la question au personnel, pour savoir si un changement dans le traitement de l’information des brevets avait eu lieu, par exemple traitement informatique au lieu de parier, accès a l’Internet, démarches simplifiées ??? Mais non, rien de tout cela n’avait eu lieu, l’évolution avait été tout aussi comptée que sous nos contrées, et aucune inflexion brutale ne pouvait leur être imputée.

Le mystère s’épaississait et devenait très passionnant !

Devant l’insistance de mes questions et mes fouilles approfondies, un membre du personnel de l’office, peut-être un peu plus attentif a la sécurité et a la confidentialité des informations, me suggéra alors d’aller poser mes questions au ministère de la recherche et de l’industrie.

Pour me permettre d’accéder plus rapidement aux « hautes sphères » de l’état, il demanda que je sois escorté par un convoi policier, apte à m’indiquer le plus court chemin entre les multitudes de ruelles de la cité, ou j’aurais pu malencontreusement m’égarer.

Chez eux, les espions industriels, ils n’aiment pas trop cela…

Arrivé au ministère, je fus soulagé promptement de mon passeport, et mon identité contrôlée a la loupe, puis rapidement reçu par le secrétaire d’état a l’industrie, qui était très intéressé de comprendre le but de mes recherches actuelles…

Après lui avoir expliqué mon parcours, il éclata de rire et m’expliqua d’un bout a l’autre la stratégie que l’état avait mise en place pour arriver a ce résultat et m’assura que rien de tout cela n’était secret, et que ce qui avait attiré la suspicion du documentaliste était en réalité le fait que j’avais farfouillé dans un domaine relativement restreint…

FJD : « pouvez vous m’expliquer comment vous obtenez de telles statistiques sur vos brevets ? »
Secrétaire d’Eétat a l’Industrie : « Mais certainement, vous avez pu d’ailleurs en vérifier la pertinence, n’est-ce pas ? »

FJD : « Oui, je l’ai fait ! »
SEI : « toutes ces données sont publiées au journal Officiel, il ne s’agit donc pas de secrets d’état, je vais vous les résumer en quelques points :
Tout d’abord nous sommes partis d’un constat affolant : tous nos cerveaux qui pouvaient le faire s’enfuyaient a l’étranger,…

FJD : « Tiens, tout comme chez nous ! »
SEI : « … Nous avons donc mandaté une étude a la fois externe, pour savoir ce qui attirait nos chercheurs, et a la fois interne pour leur demander comment leur apporter les clefs pour les inciter à rester.
L’étude a apporté ceci : les pays étranger avaient vis-à-vis de nous une politique agressive et attractive pour eux : leurs ministères et leurs institutions privées levaient des fonds pour développer des produits avec un taux d’incertitude élevé.
Il existe chez eux des instituts mécènes, des centres de recherches privés financés par de riches industriels et quelques milliardaires, qui n’ont pas nécessairement en objectif de rentabilité, et assurent davantage un certain prestige, ce qui ne peut pas nuire a leurs actions en bourses…
Nous avons aussi récupéré de nos chercheurs les sources de leurs mécontentements, qui a notres grande surprise n’étaient pas tant de nature salariale que de nature de reconnaissance de leur valeur !
Le premier cas eut été problématique, mais devant le second, leur donner quelque chose qui ne coûte rien ! Qui l’eu cru ?...
Nous avons donc grâce a ces consultations tiré les leçons de nos institutions et modifié une toute petite loi, promulgué une autre, et réorganisé légèrement les crédits des ministères de la recherche et de l’industrie et Hop : c’était fait !
Pas de quoi fouetter un chat !

FJD : « bon, voilà qui est bel et bon : nous avons le même genre de problème, mais qui de vos mesures ??? »
SEI : « j’y viens, j’y viens, mais si je ne vous faisais pas mariner un petit peu, vous ne pourriez pas y croire tellement elles sont simples !
Voilà : les constat : pas d’organisme capable d’assurer le primo développement d’une idée pour la rendre économiquement viable. Nous en avons crée un.
Un organisme d’état qui fonctionne de la manière suivante :
Tout ressortissant de notre pays qui croit avoir une idée intéressante peut a son choix, soit se débrouiller par lui-même et obtenir 100% de son labeur, soit demander a l’état un partenariat.
La répartition du fruit de cette collaboration est constituée comme suit :
Nous partons du principe que l’idée vaut 25% des royalties éventuelles lors de la commercialisation. Un chercheur qui abandonne son idée a l’état a partir d’une description succincte et sans aucun test préliminaire peut donc après développement de sa proposition recevoir cette participation aux bénéfices (ou rien si l’idée n’est pas commercialisable évidemment)
Un tel fonctionnement décharge intégralement l’inventeur de toute démarche et de tout dépôt de brevet. C’est la solution de facilité. Elle était fortement utilisée au début, mais commence a perdre de la force au profit de la seconde solution :

L’état mets a la disposition de toute personne qui en fait la demande, et après étude de son idée en partenariat avec un chercheur de cette branche, les outillages nécessaires pour fabriquer un démonstrateur. Cette collaboration étroite entre l’inventeur et notre chercheur lui permet en cas de réussite d’obtenir un partage a 50%, ou rien si le démonstrateur échoue. Il n’a aucun frais à prévoir pour cette réalisation, mais d’autre part en cas de plantage, il ne reçoit rien non plus ! C’est- cette solution qui est maintenant majoritairement choisie.
Il nous arrive de recruter nos propres collaborateurs assistants inventeurs a l’issue d’un dépôt réussi !
Il existe une troisième catégorie : quand notre inventeur vient avec un démonstrateur, nous considérons alors qu’il produit 75% du développement, l’état n’a plus alors qu’a participer a la formalisation du brevet, a trouver des partenaires économiques, ou parfois a faire réaliser une présérie.

FJD : « c’est la période la plus délicate chez nous… »
SEI : « croyez le ou non : pas ici ! En effet grâce a notre système, les industriels sont devenus tellement friands des « inventeurs » de tous poils, que le dynamisme de notre industrie s’en est trouvé tellement boosté que maintenant, sans même que nous ne fassions la moindre recherche dans ce sens, il nous arrive de collaborer avec des étrangers…
Rapidement notre PIB a explosé, nous avons sur le reste du monde 20 années d’avance en matière de recherche et de développement, et personne ne comprends très bien d’où cette soudaine ferveur est venue a notre pays préalablement considéré comme ayant une élite de chercheurs, mais une sous classe de développeurs et d’industriels !
Nous sommes brutalement passé de queue de peloton en tête de série, et avec un tel écart que notre avance est garantie pour bien longtemps : personne encore n’a jamais osé aller ou nous sommes allés !
Notre système a crée un état de bienveillance vis-à-vis de la recherche et des inventeurs, ce qui était exactement l’inverse au préalable.



Voilà, le mystère était résolu je décidais de renter a Paris, a la fois heureux, et totalement désabusé : Jamais au grand jamais on ne me croirait, et si même on parvenait a me croire, il était totalement impossible d’envisager que chez nous, de telles méthodes serait un jour appliquées…

J’en étais abattu, mais je décidais tout de même de tenter ma chance auprès du ministère de la recherche…

On me donna rendez vous pour dans 6 mois,
On m’expliqua que le ministre était bien trop occupé pour me recevoir
On me fit tourner en bourrique de sous secrétaire en vice responsable de commission,
On m’assura que mon projet serait examiné avec la plus grande attention…

10 ans Déjà, Dix ans que j’avais fait cette découverte surprenante, dix ans que la succession des gouvernements n’avait rien changé, que la valse des ministres n’avait fait que repousser mon dossier dans les limbes d’un placard obscur… ou un petit fonctionnaire tout de gris vêtu finirait peut être un jour par les découvrir, et les mettre a la broyeuse avec le sceau « confidentiel » imprimé dessus…

FJD.
Multiplier les points de vue... Pour optimiser l'organisation.
Cordialement,
Epistéo.

[color=#BFFF40:1yy5rn0y][i:1yy5rn0y]"La verité est toujours bonne a connaitre." FJD[/i:1yy5rn0y][/color:1yy5rn0y]
User avatar
Epistéo
 
Posts: 14
Joined: Tue Jul 10, 2007 8:40 am
Location: France

Return to Sciences dures

Who is online

Users browsing this forum: No registered users and 1 guest

cron