Ferdinand II et la Chine

[Pierre Equey]

En mai 1859, le royaume des Deux-Siciles, autrefois prospère, était en proie à de graves difficultés.



Quelques années plus tôt son roi, Ferdinand II, avait été blessé d'un coup de baïonette par le soldat Milano lors d’une revue; cette blessure, qui ne cicatrisait pas, s'était infectée; une douleur lancinante tenaillait alors le souverain et l’empêchait de gouverner; cette blessure l'emportera quelques mois plus tard.



Une guerre sans pitié ravageait le pays. Une coalition de volontaires garibaldiens occupait la Sicile, l'armée piémontaise avait débarqué près de Marsala. L’armée duo-sicilienne était certes valeureuse; mais --inférieure en nombre, mal équipée, débordée, démoralisée-- elle ployait sur tous les fronts; sa défaite semblait inéluctable.



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Un jour, le prince Falconeri, alors ministre de Ferdinand, écrasé sous cette avalanche de mauvaises nouvelles, vint trouver son souverain et lui demanda ce qu’il allait advenir d’eux.



Ferdinand répondit alors à son ministre que: «La situation n'était pas nouvelle. Depuis la nuit des temps, des barbares industrieux venus du Nord fécondent les états décadents du Sud. De temps en temps, une sorte de coup de chiffon venu de l’Est avait tout effacé. Qu'y pouvons-nous?»



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Et c'est vrai, que depuis la nuit des temps des peuples industrieux venus du Nord (haem... pas forcément barbares) ont "fécondé" de manière plus ou moins musclée, les vieilles civilisaitons décadentes du Sud: Ce fut le cas des Barbares contre les Romains; ce fut le cas des Chichimèques contre les Toltèques; ce fut également le cas des des Nordistes contre les Sudistes; etc.



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En fait la guerre de 1948 entre la Chine de Mao et celle de Chiang Kaï-chek me semble également avoir suivit un schéma ferdinandien: Il s'agissait alors d'une guerre civile entre le Nord et le Sud, comme au Etat-Unis. Pratiquement tous les dirigeants Taïwanais des années 1960~1970 avaient l'accent de Canton