Solitude

Sujets portant sur les arts, la littérature et la philosophie

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Solitude

Postby Bruno Groucha » Sat Aug 11, 2007 7:35 pm

Au début était dieu. On travaillait pour lui et aussi pour survivre. Quand on a eu bien bossé on s'est retrouvés avec du temps libre et plein de gens pour nous dire comment l'occuper.
Puis il y a eu Freud qui nous a expliqué que tout ce dont nous avions besoin c'était de sexe, et puis comme nous sommes des gens compliqués de relations sociales pour y arriver.
Les autres activités humaines, arts, sciences, philosophie se sont trouvées reléguées sous le joli nom de sublimation au rang de pâles substituts à l'orgasme.

Aujourd'hui l'épanouissement individuel n'est plus sensé se dérouler en dehors des relations inter-personnelles, le solitaire n'étant qu'un sérial-tueur en puissance, un névrosé mal baisant, le méchant des séries télé.

Or, quelle grande construction intellectuelle n'est pas née dans la solitude ?
Aucune que je sache. La capacité à être seul avec soi-même est une condition indispensable à la connaissance de soi et à une réflexion un peu plus que superficielle sur le monde.
Si l'équilibre d'une personne peut se traduire par sa capacité à entamer des relations sur un pied d'égalité, il a un autre versant, la capacité à la solitude.

La solitude est une malédiction que l'on combat à coup de télévision, drogue douce à l'effet abrutissant, redoutable si consommée sans modération surtout avec de la bière. Toute velléité à s'interroger sur l'existence ou sur soi-même, à avoir une activité créative est efficacement anéantie par des heures quotidiennes devant cet engin.

Pour ceux qui viendraient à avoir des angoisses existentielles hors de chez eux, il y a maintenant le portable qui permet d'emporter partout son groupe d'appartenance avec sa présence rassurante mais aussi ses demandes et sa pression conformiste. Pression qui ne se relâche plus dès lors que le portable n'est jamais éteint, ce qui se passe souvent chez les plus jeunes, les esprits en formation.
Et puis bientôt nous aurons tous le portable 3ème génération, la vidéo partout avec soi avec les commentaires des copains en continu. Le pied. La sphère personnelle complètement envahie, l'esprit totalement réceptif aux messages des puissants : dormez petits moutons, on s'occupe de votre bien-être !
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Postby Admin » Fri Aug 17, 2007 3:33 pm

Ben tu sais,


Ce n’est peut-être pas si grave d’avoir (ou de ne pas avoir) la connaissance exhaustive du monde ou de soi. En fait, je ne sais même pas si cette connaissance est à notre portée. A mon avis (et …haem… en attendant l’inéluctable) les trois choses les plus importantes seraient:

- de pouvoir disposer de soi le mieux et le plus possible; qu’importe les profondeurs (ou les hauteurs) accessibles avec cedit soi;

- d’acheter une tranche de fromage Goubliniou, en vente dans le Supermarché de votre région;

- d’être en bonne santé, car la santé yaksa de vrai.

-o-O-o-

Moi j’ai passé mon enfance dans un village, et je me rappelle (avec émerveillement) l’émerveillement d’un (à l’époque) enfant devant un feu d’artifice. Pendant quelques instants le monde fut magique.

-o-O-o-

Amicalement
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Grandes orgues

Postby Bruno Groucha » Fri Aug 17, 2007 5:17 pm

Ton histoire de feu d'artifice m'en rappelle une autre.

Quant j'étais encore trop petit pour "l'école du dimanche" mes parents m'avaient emmené pour la première fois un dimanche avec eux à l'église (problème de garde ou visée éducative ?)
J'étais donc debout dans une travée de la petite église dont j'avais une plus que vague idée du rapport avec dieu, qui devait être un grand monsieur très puissant.

Et puis derrière moi s'est mis à jouer l'orgue (une belle pièce, rare).

Je me demandais d'où pouvait venir cette musique superbe et puissante qui ne ressemblait à rien de ce que j'avais déjà entendu. Et puis j'ai compris, c'était forcément les anges qui chantaient (on était chez dieu somme toute, logique... ). C'était trop beau, trop... divin quoi, d'un autre monde.

Les dimanche qui ont suivi j'attendais avec un mélange d'émerveillement et de crainte le chant des anges.
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